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Le petit sentier

Le petit sentier
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14 février 2008

Un peu de toi

Toi qui supportes mon caractère lunatique depuis... Cinq Ans ? Déjà ?
Toi qui as regardé le soleil se lever sur la campagne lyonnaise avec moi après la première nuit blanche de ma vie.
Toi qui as pleuré lorsque je suis partie.
Toi qui m'as appris à passer plusieurs jours puis plusieurs mois sans pleurer.
Toi qui m'as adoucie et calmée.
Toi qui fais la vaisselle presque tous les jours qu'il pleuve, qu'il vente, que le ciel nous tombe sur la tête ou non.
Toi qui cuisines le salé et qui me laisses cuisiner le sucré.
Toi qui as plein de chansons en tête et un humour parfois fatiguant.
Toi qui lis par dessus mon épaule.
Toi qui me sers de bouillotte et même d'oreiller la nuit.
Toi qui es venu me rejoindre sur mon île glacée, brumeuse, pluvieuse et parfois ensoleillée.
Toi qui m'as donné un joli bébé dont je suis si fière.
Toi qui me passeras la bague au doigt, dans un peu plus d'un an.
Toi, toi, toi sans qui ma vie n'aurait aucun sens.

Aujourd' hui, alors que des tas de gens dépensent pour célébrer leur amour, je te dis "je t'aime" et c'est tout, comme hier, comme demain, pour toujours !

(Petite dédicace à celle qui m'a inspiré la forme de ce billet....)

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8 février 2008

Petite danse pour coeur léger

Une petite danse avec mon bébé. Une petite danse collés-serrés l'un contre l'autre pour oublier que dans trois heures on saura, si oui, si non, si tout ira mieux, ou non. Une petite musique rien que pour nous deux, une qu'il connait bien, une que je lui chantonne au creux du cou, au creux de l'oreille, tout doucement et qui le fait sourire. Un sourire qui me rassure et qui me fait penser que je suis la bonne maman, celle dont il a besoin, que malgré tout, je fais ce qu'il faut pour lui.
Une petite danse, mon nez dans ses cheveux, mes bras autour de lui. Une petite chanson qui me rappelle qu'il y a de doux moments et qu'un jour on aura le coeur léger, qu'il y aura du soleil et un jardin, qu'il y aura de vrais moments de bonheur, sans entrave, sans épée de Damoclès, sans rien.

free music

4 février 2008

Matthieu

Le supermarché, les néons éblouissants, le fracas des caddies, les odeurs froides de viande et de poisson, le grésillement des congélateurs, le rayon des fruits et légumes multicolores... Mon pas rapide sur le carrelage moche. Je recherche Nicolas et ma vue s'embrouille devant la succession trop rapide des étals...

Mon regard en croise un autre, celui d'une maman affairée, poussant son chariot derrière un gamin qui trottine. Je la reconnais et lui souris en me disant que je la gêne, qu'elle a certainement autre chose à faire que de me dire bonjour, mais non, elle s'arrête. C'est la maman de Matthieu, elle l'appelle et lui dit : "regarde, tu connais cette dame !". Il me sourit et ce petit éclair qui traverse ses yeux me fait dire qu'il m'a reconnu. On se raconte un peu les enfants, je lui présente mon bébé, elle me parle de son déménagement, de ses filles restées à la maison, se pâme devant le doux bébé en disant : "Ah, qu'il est bellot ! Et quel joli prénom !"
Puis vers Matthieu je dis : "Comme il a grandi ! Tu es un grand garçon maintenant dit donc !" Ce petit blondinet en short de foot s'élance vers moi les bras ouverts et me dit d'une voix tellement claire et juste : "J'ai cinq ans !". Mes bras l'acceuillent pour un câlin-bisou naturel et tendre.

Matthieu, petite boule de deux ans et demi pleine d'énergie accrochée à mon bras pendant un mois d'été. "Trop imprévisible" pour les autres animatrices... Tellement petit et débordant de naturel pour ce centre de vacances inadapté à ses besoins de tout-petit. Matthieu, Anisa, Clara, Emma, Lina, Killian... Les 2-3 ans. Quarante loupiots débordants de vie, les yeux naïfs et la tête dans les étoiles. Si difficiles à rassembler, à endormir au moment de la sieste, à réveiller le moment venu... Quarante "bébés" qui n'avaient rien à faire là, qui auraient dû être auprès d'une maman... Au lieu de cela, une directrice désabusée qui ne parlait que "d'enfants difficiles" et de "quartier défavorisé". Des animateurs trop jeunes, effrayés, non-payés, d'autres trop vieux et autoritaires... Mon combat pour créer des petits groupes de six ou sept. Le spectacle de fin de centre, une salle de sport résonnante : tous les parents, les yeux tendus vers leurs petits déguisés dans la cacophonie. Les mains serrées, les "merci" émus des parents... Le sentiment d'inachevé et le départ sans au revoirs. Une ambiance tellement différente des autres colonies connues.

Matthieu quitte mes bras et repart en courant "chercher de la 8,6° pour Papa !". Je suis émue, ses parents ont su préserver sa fraîcheur d'enfant, malgré les difficultés. J'espère réussir à faire pareil avec mon doux bébé.

19 janvier 2008

Jocker

Trop fatiguée pour réviser
Une soirée sans prétention
On regarde Molière
Un film réçent je crois
Je ne sais pas
C'est drôle, c'est bon
Avec des Suchards croustillants
Mon bébé chante sur son tapis
Couvre les bruits du film
Tête en donnant des coups de pieds dans les verres
J'apprends à apprécier les choses par petits bouts
Maintenant
Ce film est émouvant
Me donne envie d'en relire, d'en revoir
Du Molière
Du basique
Et l'amant dans le placard
Réveille en moi
Les baisers clandestins
Volés derrière les portes
Aux goûts d'avant

6 janvier 2008

Sorry

dessin_capes

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4 décembre 2007

La clef est dans le pot de fleurs

Elle lui demandait de mes nouvelles. J'étais enceinte. Il lui parlait de moi. Elle lui demandait comment ça se passait, si j'étais fatiguée, si j'avais prévu d'allaiter. Il lui parlait de mes envies, des couches lavables et de l'écharpe. Elle s'étonnait, s'intéressait.

Il me parlait d'elle, de ses questions, de son interêt pour moi, pour mon état de future maman. De sa gentillesse, de sa maladie, de ses peurs, de sa simplicité, si rare chez les étudiants en médecine.

Il a fini par organiser une rencontre, entre sa collègue de stage et moi, sa compagne.

Depuis, on se voit de temps en temps, on s'invite et on parle, on parle, on parle. Elle me pose inlassablement les mêmes questions, sur l'allaitement, les couches lavables et l'écharpe. J'y réponds du mieux que je peux, longuement, en détails. Elle dit : "Plus tard, quand j'aurai des enfants..."

La fois dernière, après une longue période sans se voir, on l'écoute raconter, à la lumière des bougies, sa séparation d'avec son amoureux, ses doutes... Son joli visage s'anime, ses yeux pétillent... Puis elle nous annonce, comme un aveu, en rougissant, son nouvel amoureux, son baroudeur... Je trouve ça émouvant, de la voir rougir ainsi pour un évènement qui n'émeut plus grand-monde aujourd'hui : une rupture suivie d'une nouvelle rencontre, .

On la retrouvera bientôt, chez son amoureux, au bord de la mer, on mangera des moules et des frites puis elle nous montrera dans quel pot de fleurs est cachée la clef... Pour les fois où une envie de plage, de vagues et de dunes nous poussera jusque là-bas, bébé sous le bras.

3 décembre 2007

L'infini

Papa gare notre Visa blanche sur le parking du supermarché.
"-Tu y vas seule ?
-Oui, oui !"
On fait souvent comme ça. Papa et moi, on reste dans la voiture pendant que Maman va faire quelques courses tranquillement.

J'ai compris, il y a peu, en devenant maman, quel intérêt il y a de faire deux-trois courses seule. C'est assez reposant, ça permet de faire le point, de se détendre un peu, de prendre son temps sans être obligée de parler et de surveiller.

Elle sort de la voiture, ferme la portière... Je saute sur le siège avant, Papa monte le son de l'autoradio, on ouvre un peu les fenêtres. Ouf ! De l'air !
Je m'imagine le dire : "Ouf ! De l'air!" en faisant semblant d'essuyer la sueur de mon front enfantin, ma frange repoussée du dos de la main.

Les pieds sur le tableau de bord, je mâche un chewing-gum à la chlorophylle et je contemple le ciel à travers le pare-brise.

Le chewing-gum à la chlorophylle fait partie intégrante de ce moment particulier pour plusieurs raisons :
-C'est pratiquement le seul moment où j'ai le droit d'en mâcher parce que Maman n'aime pas que je mange des bonbons. Là, elle n'est pas là.
- C'est une denrée rare et précieuse le chewing-gum, surtout celui-là, je n'ai pas le droit d'en manger beaucoup car je dois en laisser à Papa, c'est sa réserve pour arrêter de fumer.
-Puis il a un goût incomparable et comble du snobisme, il ne fait pas de bulles, c'est un chewing-gum de grands !

Là, sur le siège avant de la voiture, lieu interdit quand la voiture roule, en mâchant mon chewing-gum de grands, je suis aux anges... Et je discute avec Papa.
Je ne sais pas si c'est le chewing-gum ou mes cinq ans, mais mon cerveau s'amuse beaucoup en ce moment, il me fait poser des questions rigolotes et me donne de nouvelles idées, vertigineuses.
Il n'y a pas longtemps, j'ai demandé à Maman (ok, je ne mâchais pas de chewing-gum et j'étais à l'arrière de la voiture) :
-"Maman, pourquoi je suis née ?"
Ce jour-là, Maman a mal compris la question, je me suis faite rembarrée, assez brutalement :
"-Mais ça va pas bien Lili ? Pourquoi tu es née ? Quelle question ! Tu n'es pas contente d'être là ?
-Euh, si..."
Moi je voulais dire, pourquoi moi et pas une autre... Je venais de prendre connaissance de l'existence des spermatozoïdes, mon petit frère était en route, on m'avait un peu expliqué.

Enfin, là n'est pas la question, le jour du supermarché donc, à l'avant de la voiture avec mon chewing-gum à la chlorophylle, j'ai demandé à Papa :
"- D'où elle vient la Terre ?"
Le voilà qui part dans des explications basiques, le big-bang, l'Univers, la Galaxie, les millions d'années... Et qui me dit que certaines personnes, dont lui, pensent que tout cela est l'oeuvre d'une seule et même personne, Dieu, mais que d'autres personnes n'y croient pas et pensent par exemple que la Terre n'est qu'une cellule d'un organisme vivant beaucoup plus grand.

Cette conversation m'a beaucoup amusée sur le moment et je trouve encore cela très drôle. Imaginons la Terre, une cellule, une cellule de lapin, pourquoi pas. Imaginons une cellule de poil de lapin. Voilà, donc depuis le début on se promène dans le poil d'un lapin immense qui se promène dans une grande prairie sur une planète encore pus grande qui, elle-même, n'est que la cellule d'un muscle de chat qui se promène...

Je lui ai demandé si cela avait une fin, mais non, il m'a répondu non, cela n'a pas de fin, c'est ce qu'on appelle l'infini.

Je m'étonne encore d'avoir pensé tout cela à cinq ans, d'avoir pris conscience de l'infini à cinq ans. Je crois que je sous-estime les enfants de cinq ans, j'ai oublié trop vite. Il y a encore du travail avant que le doux bébé ne souffle ses cinq bougies.

2 décembre 2007

Spasfon, mon ami

Un devoir à rendre ? Quelle histoire ! En deux temps, trois mouvements, hop, ce sera fait... Pas de problème ! J'ai déjà le plan, et tout, et tout... Sauf que...

Pliée en deux sur les toilettes, me voilà encore avec ce mal de ventre terrible qui me prend en traître à chaque fois. Lui seul sait ce qui se passe derrière mon apparente nonchalance. Lui seul sait ma peur de tout ce qui sent, de près, ou de loin, le scolaire. Lui seul sait me réveiller au milieu de la nuit, me faire lever et gémir dans le froid. Lui seul sait me faire réagir.

C'est bon, demain je m'y mets. Je prends une feuille, un crayon et je couche sur cette foutue copie double les premiers mots de ma dissertation, les premiers mots si difficiles à écrire...

23 novembre 2007

Clémentine

Enceinte, je me gavais de clémentines. Il m'en fallait une le soir avant de me coucher, c'était une grossesse d'hiver...
La dernière fois au supermarché, un gros tas de clémentines au rayon des fruits et légumes, j'en prend une, je l'épluche, je fais sentir l'essence au doux bébé, son petit nez qui bouge, son regard étonné...

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Je détache un quartier et je lui donne. Sa petite main maladroite mais délicate s'en saisit et il attend, méfiant que je commence à manger pour y goûter. On déguste, en bout de rayon, notre clémentine volée pendant que le papa vaque à des choses plus sérieuses comme remplir le chariot de poireaux et de carottes.
Les gens s'agitent autour de nous, on a le pouvoir de fonctionner au ralenti... Je savoure cet instant.
Le doux bébé mange un quartier pendant que j'en mange cinq... Sa main poisseuse, la goutte brillante au menton, les petites dents qui incisent la peau veloutée du quartier et les lèvres qui aspirent le jus.
Je pense malgré moi qu'on serait encore mieux en plein air, au marché, avec un petit vent d'hiver qui ferait rougir nos nez, je me promets d'essayer d'y aller plus souvent... Puis je me dis que là, c'est déjà bien.

17 novembre 2007

Gallinacée

Je marche, je marche, il fait froid, je ne sais plus quand c'était, en janvier peut-être, il y a presque deux ans je crois... Je marche, boulevard de la Liberté, je marche, je suis morte de stress, j'ai réussi à sortir de l'appart, après m'être recoiffée dix fois, après avoir retourné mon armoire pour trouver un sweat potable et laissé Nicolas en train de faire la vaisselle qui me disait : mais dépêche toi, tu vas être en retard !

Je marche donc, il fait nuit, des petites lumières partout, celles des lampadaires, celles des fenêtres allumées avec des intérieurs comme ceux des maisons de poupées, je marche... J'ai les pieds gelés et l'intérieur qui tremble, je vais les voir, je vais casser le mythe, je vais boire un verre avec eux... Je n'y crois pas... Je marche et je me trouve folle, folle d'aller voir des gens que je ne connais que par leurs mots sur le forum, folle de rencontrer des gens grâce au Net, moi qui trouvais ça si ringard avant. Je marche, je marche, le Palais des Beaux-Arts, la fontaine, une marche, deux marche, ne pas tomber, se serait si bête, arriver avec une main écorchée, un oeil au beurre noir, je glousse... Je traverse, la rue qui donne au Sébasto, je cherche, je vais tomber dans les pommes, je ne sais même pas à quoi ils ressemblent tous, en plus Fanny ne sera pas là, le seul visage que je connaisse... Je vais faire quoi, me présenter : salut, c'est moi Lili ! Me tromper de gens, devenir rouge come une tomate... Aaaah c'est quoi cette idée que j'ai eue !

Le Montana, c'est où ? Il faut traverser encore et chercher ce bar... Je traverse et je cherche, je le trouve, c'est là, mon Dieu ! Il faut entrer ! Ils sont là ou quoi ? Je ne vois personne, quelqu'un qui regarde peut-être, qui sourit... J'ai l'air bête, tiens, de rester là, je vais entrer, c'est tout ! J'y vais... J'ouvre la porte, de la musique, des gens, des bières, de la lumière, de la chaleur... Ouf, j'ouvre mon manteau, je retire mon écharpe, j'avance, ils sont tournés vers moi, souriants... Ils m'ont vue avant moi.
Bonjour, je suis Lili !
Une voix grave : bonjour Lili !
Des embrassades, Patrick, Olivia et Léo, Pascal, Henri peut-être... Tout va vite, je ne sais pas quoi dire, je m'assoie, je décante un peu. Oulà....
Alors Lili, tu vas bien ?
Je réponds et c'est parti, on discute, blablabla... On commande à boire, on trinque, on parle, de tout, de rien, on ramasse les playmobils de Léo, on mange les bonbons apportés par Henri, des biscuits...
Je réalise, leurs têtes, celle de Patrick que je n'imaginais pas du tout comme ça, celle d'Olivia que j'imaginais comme ça, celle d'Henri que je n'imaginais pas, et Pascal et... Seg qui arrive et Sophie ensuite, qui on l'air bien plus à l'aise que nous, qui on l'habitude, elles, des bars, des Leffes, de tout ça, qui nous parlent de Fanny et tout et tout...
Le temps s'étire, il paraît que Fanny viendrait quand même, quand, on ne sait pas, peut-être, peut-être pas, l'espoir fait vivre, fait rester dans ce bar, Aline arrive... Seg et Sophie s'embrassent à perdre haleine, à dix centimètres de mes yeux qui n'ont jamais vu, d'aussi près, des filles s'embrasser... Une nonne sortie d'un couvent...

Fanny arrive, quand même... Tout le monde est tourné vers elle, le Messie, je pense à ça, à ce moment là, ça me fait rire, un peu, mais je suis comme eux, tellement contente de la voir.
J'étais au restaurant avec mes parents, elle dit. Patrick relève cela comme une incongruité, il rit. Elle porte un petit gilet très sage, souriante, les petits plis aux coins des yeux.

Les conversations reprennent. Olivia va partir, son petit commence à discuter avec le barman, il est temps de rentrer, elle nous dit, mais une partie d'elle reste accrochée à cette chaise, à ce bar, à Fanny.
Elle part quand même, entraînée par Léo qui est déjà dans la rue.
Les gens s'en vont, au fur et à mesure, je reste encore, encore et je m'imprègne, comme une éponge, de cette ambiance que j'aime tant.
Il reste moi, Fanny, Seg et Sophie, et Pascal... Il s'en va lui aussi et je me sens gênée de rester avec ces trois filles qui ont certainement des choses à se raconter, alors je pars aussi, on s'embrasse, on se dit au revoir, à bientôt...

Je marche, je marche... La rue du Sébasto, je traverse, la fontaine, le Palais des Beaux-Arts, le boulevard de la Liberté... Le retour est rapide, je flotte un peu...
La clef dans la serrure, le calme de la maison endormie, je me déshabille et me glisse dans les draps propres et chauds du lit... Mes cheveux sentent le tabac, je dors.

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