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Le petit sentier
Le petit sentier
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17 novembre 2007

Gallinacée

Je marche, je marche, il fait froid, je ne sais plus quand c'était, en janvier peut-être, il y a presque deux ans je crois... Je marche, boulevard de la Liberté, je marche, je suis morte de stress, j'ai réussi à sortir de l'appart, après m'être recoiffée dix fois, après avoir retourné mon armoire pour trouver un sweat potable et laissé Nicolas en train de faire la vaisselle qui me disait : mais dépêche toi, tu vas être en retard !

Je marche donc, il fait nuit, des petites lumières partout, celles des lampadaires, celles des fenêtres allumées avec des intérieurs comme ceux des maisons de poupées, je marche... J'ai les pieds gelés et l'intérieur qui tremble, je vais les voir, je vais casser le mythe, je vais boire un verre avec eux... Je n'y crois pas... Je marche et je me trouve folle, folle d'aller voir des gens que je ne connais que par leurs mots sur le forum, folle de rencontrer des gens grâce au Net, moi qui trouvais ça si ringard avant. Je marche, je marche, le Palais des Beaux-Arts, la fontaine, une marche, deux marche, ne pas tomber, se serait si bête, arriver avec une main écorchée, un oeil au beurre noir, je glousse... Je traverse, la rue qui donne au Sébasto, je cherche, je vais tomber dans les pommes, je ne sais même pas à quoi ils ressemblent tous, en plus Fanny ne sera pas là, le seul visage que je connaisse... Je vais faire quoi, me présenter : salut, c'est moi Lili ! Me tromper de gens, devenir rouge come une tomate... Aaaah c'est quoi cette idée que j'ai eue !

Le Montana, c'est où ? Il faut traverser encore et chercher ce bar... Je traverse et je cherche, je le trouve, c'est là, mon Dieu ! Il faut entrer ! Ils sont là ou quoi ? Je ne vois personne, quelqu'un qui regarde peut-être, qui sourit... J'ai l'air bête, tiens, de rester là, je vais entrer, c'est tout ! J'y vais... J'ouvre la porte, de la musique, des gens, des bières, de la lumière, de la chaleur... Ouf, j'ouvre mon manteau, je retire mon écharpe, j'avance, ils sont tournés vers moi, souriants... Ils m'ont vue avant moi.
Bonjour, je suis Lili !
Une voix grave : bonjour Lili !
Des embrassades, Patrick, Olivia et Léo, Pascal, Henri peut-être... Tout va vite, je ne sais pas quoi dire, je m'assoie, je décante un peu. Oulà....
Alors Lili, tu vas bien ?
Je réponds et c'est parti, on discute, blablabla... On commande à boire, on trinque, on parle, de tout, de rien, on ramasse les playmobils de Léo, on mange les bonbons apportés par Henri, des biscuits...
Je réalise, leurs têtes, celle de Patrick que je n'imaginais pas du tout comme ça, celle d'Olivia que j'imaginais comme ça, celle d'Henri que je n'imaginais pas, et Pascal et... Seg qui arrive et Sophie ensuite, qui on l'air bien plus à l'aise que nous, qui on l'habitude, elles, des bars, des Leffes, de tout ça, qui nous parlent de Fanny et tout et tout...
Le temps s'étire, il paraît que Fanny viendrait quand même, quand, on ne sait pas, peut-être, peut-être pas, l'espoir fait vivre, fait rester dans ce bar, Aline arrive... Seg et Sophie s'embrassent à perdre haleine, à dix centimètres de mes yeux qui n'ont jamais vu, d'aussi près, des filles s'embrasser... Une nonne sortie d'un couvent...

Fanny arrive, quand même... Tout le monde est tourné vers elle, le Messie, je pense à ça, à ce moment là, ça me fait rire, un peu, mais je suis comme eux, tellement contente de la voir.
J'étais au restaurant avec mes parents, elle dit. Patrick relève cela comme une incongruité, il rit. Elle porte un petit gilet très sage, souriante, les petits plis aux coins des yeux.

Les conversations reprennent. Olivia va partir, son petit commence à discuter avec le barman, il est temps de rentrer, elle nous dit, mais une partie d'elle reste accrochée à cette chaise, à ce bar, à Fanny.
Elle part quand même, entraînée par Léo qui est déjà dans la rue.
Les gens s'en vont, au fur et à mesure, je reste encore, encore et je m'imprègne, comme une éponge, de cette ambiance que j'aime tant.
Il reste moi, Fanny, Seg et Sophie, et Pascal... Il s'en va lui aussi et je me sens gênée de rester avec ces trois filles qui ont certainement des choses à se raconter, alors je pars aussi, on s'embrasse, on se dit au revoir, à bientôt...

Je marche, je marche... La rue du Sébasto, je traverse, la fontaine, le Palais des Beaux-Arts, le boulevard de la Liberté... Le retour est rapide, je flotte un peu...
La clef dans la serrure, le calme de la maison endormie, je me déshabille et me glisse dans les draps propres et chauds du lit... Mes cheveux sentent le tabac, je dors.

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Commentaires
J
Tu as raison LILI ! Mes neurones me trahissent !!!
L
Non Jeanma, je ne pense pas que tu étais là... Par contre tu y étais la fois suivante et moi j'étais avec Nicolas cette fois là... On étais assis près de la baie vitrée ! :)
J
je crois que ( pour une fois ) j'étais là aussi ? ce fut un bon moment ....
L
De rien petite Fanny ! :)<br /> <br /> Et merci d'être venue jusqu'ici ! :)
F
je ne regrette pas d'être venue "quand même" ce soir-là, c'était l'une de nos soirées les plus chaleureuses, je crois. Merci Lili pour ces beaux souvenirs...
Le petit sentier
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