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Le petit sentier
Le petit sentier
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17 mai 2006

La Corse

Je n’ai pas envie de faire la sieste, ce soleil me régénère et puis on s’est levé à onze heures. Là, il est trois heures, il fait beau, je suis assise sur une pierre plate à côté de la maison, le vent taquine mes mèches de cheveux et les hautes herbes dans lesquelles mes jambes sont étendues. Toutes sortes d’insectes volants et rampants se promènent là-dedans… Je vais finir par me gratter.
Le soleil tape fort quand même, j’ai chaud à la tête mais je résiste… Je résiste parce que je n’ai pas envie de bouger en fait… Parce que j’aime être là comme une évidence au milieu des herbes, immobile et assommée. Il y a tellement de lumière que mes yeux saturés de soleil ne perçoivent que de vagues contours. Ici, il n’y a rien d’autre à regarder que les herbes sauvages et les cailloux. Un décor simple et beau.
Il va falloir que je me bouge quand même, me promener ou bien retourner dans la fraîcheur sombre de la maison… Mais tout le monde dort là-dedans, ils se reposent de nos conversations tardives et de nos rires de la nuit dernière. Ils profitent de leurs vacances, ils bossent toute l’année, eux…
Le petit doit être quelque part derrière la maison, sous un arbre à creuser des trous, à poursuivre des insectes, à chantonner… Lui non plus ne fait pas la sieste. Ou plutôt il ne la fait plus… Parce qu’il y a un âge où on ne « fait plus » la sieste jusqu’à ce que l’on recommence quelques années plus tard.
Derrière moi, un frou-frou d’herbes foulées par des pieds légers…Tiens ! Ils ne dorment pas tous alors ?
Une main se pose sur mon épaule et un baiser frais sur ma joue. Elle me demande :
« -Tu vas bien ?
-Oh oui…Et toi, tu ne dors pas alors ?
-Non, trop énervée… je me suis retournée pendant une demi heure et après j’en ai eu assez, j’ai envie de me promener !
-Bonne idée ! Je commençais à m’engourdir… »
Je me lève et reste immobile le temps de faire passer l’étourdissement. Ce soleil sur ma tête, ça ne doit pas être très bon… Et on se met à marcher, nos pieds en sandales écrasent l’herbe qui bruisse. On a pris la descente naturellement. On ne va pas se mettre à grimper les cailloux à cette heure-ci, sous ce soleil. Maintenant des petites pierres roulent sous nos pieds couverts de poussière, on avance un peu plus vite. En bas la rivière limpide coule en cascade…
Quand, les sandales retirées, nos pieds enlacés trempent dans l’eau fraîche, je la regarde et elle aussi… Et je me noie dans ses yeux.

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